Londres correspondance
Cela fait près de dix ans que Letty Aronson supervise la production des films de son grand frère et, depuis trois ans, les produit seule. Son grand frère, Woody Allen, de neuf ans son aîné. Après des démêlés oedipiens avec sa collaboratrice de toujours, Jean Doumanian, Woody Allen a en effet chargé Letty de prendre les rênes de ses films à travers sa société de production, Perdido Films, installée à Manhattan. Letty la discrète, on l'aperçoit à peine descendant Park Avenue, avec son frère et sa jeune épouse, dans Wild Man Blues, documentaire consacré voici six ans à Woody Allen. Elle affirme aimer travailler en famille : «Tout petits, on s'entendait déjà très bien. Adolescente, il m'emmenait au cinéma. Adulte, quand je travaillais au musée de la télévision et de la radio, il me signalait les films à voir. Toute ma vie, il m'a raconté les histoires qu'il voulait filmer et fait lire ses scénarios.»
Produire le film de son grand frère, n'est-ce pas un exercice périlleux à l'heure où la pression des financiers va croissant? «Dreamworks et les différents financiers de chaque film de Woody connaissent sa façon de travailler. Il contrôle seul les enjeux créatifs et artistiques de ses films, tout est dans le contrat, dans la limite d'un budget bien établi bien sûr. Woody ne pourrait pas travailler sous pression. Il sait exactement ce qu'il veut, il est précis et rigoureux. Cela facilite vraiment mon travail de productrice.»
Prolifique, Woody Allen a l'habitude de