Le London Film Festival (LFF), 47 ans d'existence, est une plate-forme pour environ 150 films qui, pour la plupart, ne seront jamais distribués en Grande-Bretagne ; soit, pendant deux semaines, l'occasion pour les Londoniens de goûter aux films qu'on leur refuse les 50 autres semaines de l'année. Le système de distribution des films en Angleterre est détenu à plus de 90 % par les studios américains. Il ne laisse que la portion congrue aux films d'auteur (même anglophones) et, bien entendu, aux films en langue étrangère genre Amélie Poulain ou Tigre et Dragon. C'est ainsi que les trois derniers films de Woody Allen n'ont pas eu les honneurs des écrans britanniques, faute de distributeur convaincu qu'il rentrerait dans ses frais.
Cette année, donc, le «LFF» qui s'achève demain a retenu environ 150 films vus aux festivals de Rotterdam, Berlin, Cannes, Venise, Saint-Sébastien, Toronto. Même la section dédiée au nouveau cinéma britannique ne présente quasiment que des films vieux d'un an ou plus, déjà découverts ailleurs, aux festivals d'Edimbourg et de Dinard.
Dans cette grande foire aux films, le cinéma français s'en sort plutôt bien : chaque année, une section nommée hardiment «French Revolutions» lui est exclusivement dédiée, avec une quinzaine de titres. Un privilège que n'ont pas les autres cinématographies nationales, tombant, au choix, dans les catégories «Cinema Europa» ou «World Cinema». Autre satisfaction un rien dérisoire pour le cinéma hexagonal : il vient en tête de