Los Angeles correspondance
Cinecom, 39e du nom, est une manifestation dont les membres passent leur week-end à visionner des raretés cinéphiles aussi incongrues que Underground, un film quasi documentaire de 1928 sur le métro londonien (par Anthony Asquith), ou Eternal Love, un drame bavarois mal-aimé de Lubitsch, avec John Barrymore en culotte de peau et piolet d'alpiniste. C'est à deux pas de l'Egyptian Theatre, au Renaissance Hotel de Los Angeles, où sont descendus la plupart des participants, que se tiennent les choses sérieuses durant trois jours. Dans les salons du troisième étage, à deux trompes des faux éléphants «Intolerance chic» du centre commercial voisin, les dealers cinéphiles de tout le pays magouillent et s'égosillent sur des pièces rares, comme la maquette du camion utilisée par Warner dans They Drive by Night de Walsh ou le panneau Paramount en carton annonçant An American Tragedy de von Sternberg.
Un culte, des fans
Aux tables, les vendeurs sont souvent plus intéressants encore que la came pourtant top niveau. Dans une salle où sont parqués pas moins de trois fauteuils roulants, Gene Andrewski commente à mesure que vous épluchez les lots de photos. «Oh, elle, je la connais, une amie délicieuse», dit ce metteur en scène new-yorkais troisième tiroir devant un portrait de Joan Nennett avec sa soeur Connie. «Ah, Myrna, j'allais la voir sur Sutton Place quand elle était grosse et chauve.» Les échanges entre ces cintrés évoquent la franc-maçonnerie. «Cinq», apprend