Ce n'est pas du veejaying, c'est-à-dire une improvisation visuelle sur de la musique. Ce n'est pas non plus du «cinémix», pratique en vogue où des musiciens confectionnent en direct une bande-son pour accompagner un film muet. Jérôme Duval et Jean-Yves Leloup appellent ça du «cinéma électronique». Dans leur second opus, Space Love, qui a pour thème les utopies et déboires de la conquête spatiale, ils affinent un concept testé l'an passé avec Millenium, où ils croquaient la société de consommation.
Le film, présenté pour la première fois à la Maison européenne de la photographie, dans le cadre de l'exposition «Space Art», est une sorte de symphonie cosmique, jouée en live par Jérôme Duval, à partir d'images de séries télés des années 80 (Cosmos 1999, ou Temps X des frères Bogdanoff), vieux journaux télévisés, archives de la Nasa, images du télescope Hubble, documentaires industriels, archives cinématographiques (films des années 50 sur la conquête spatiale), publicités, citations de films (quelques secondes de l'Etoffe des héros, de Rencontres du troisième type ou de l'Année dernière à Marienbad, quel ques pincettes de films érotiques retravaillés, assorties des plus grands baisers de l'histoire du cinéma).
Emotions mentales. Images que le réalisateur utilise comme des samples, qu'il réagence et colle à sa guise pour en faire une création originale. Des soixante-dix heures d'images collectées au départ, il ne garde au final qu'une heure de programme, une base de données de 300,