Brest envoyé spécial
Le festival du Film court de Brest qui s'est déroulé du 8 au 16 novembre, ne comptait pas plus d'une quarantaine de films en compétition : une sélection drastique effectuée par les sept membres de l'équipe organisatrice, à partir des 1 200 réalisations reçues de toute l'Europe. Brest, avant d'être un marché et un forum pour réalisateurs et programmateurs, s'avère être un festival pointu et défricheur. La rencontre anticipait, cette année, l'intégration européenne des pays de l'Est. De quoi s'abreuver de corps immolés, de bas-fonds sordides ou d'enfants aux dents gâtés.
Magie noire et secrets. C'est, à quelque chose près, le sujet d'Antychryst du Polonais Adam Guzinski. Quatre pré-ados ont pour aire de jeu une carrière. Le plus âgé se proclame maître du mal et entraîne ses disciples dans un jeu macabre. Danse du scalp, sacrifices de carpes vivantes, soûleries, enterrement vivant dans la tourbe... Sur fond de magie noire et de crucifix à l'envers, Antychryst collectionne toutes les violences enfantines avec un plaisir à peine dissimulé. Plus sérieusement, Anolit, du Norvégien Stefan Faldbakken, est une élégante ellipse sur l'isolement et les secrets familiaux. Stefan, manutentionnaire, doit décharger le cercueil de son père qu'il n'a pas connu. S'en suit une longue virée en voiture où les amis vident des bières sur le parking d'une station-service et rencontrent Jane. Outre la pirouette scénarisée (Jane est la soeur de Stefan, ils frôlent l'inceste), Anolit