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Libération
Critique

Bribes de Chine

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A la Cinémathèque, une rétrospective en 100 films fait l'impasse sur le nouveau cinéma chinois mais recèle quelques pépites.
publié le 19 novembre 2003 à 1h57

C'est un continent oublié que fait émerger la rétrospective chinoise de la Cinémathèque. Certes, d'anciens cinéphiles se souviennent, la larme à l'oeil, de la programmation turinoise de l'hiver 1982 (150 films), et d'autres routiers de festivals n'ont pas raté les cycles chinois présentés depuis vingt ans aux Trois Continents de Nantes, à Pesaro, La Rochelle, Rotterdam. Personnellement, on témoignera être resté scotché au siège par quelques chefs-d'oeuvre de Sun Yu, Xie Jin, Fei Mu ou Zhu Shilin, lors d'une rétrospective de 1985, quand il fallait encore monter tout en haut de Beaubourg pour confronter les films aux étoiles du ciel parisien. Malgré ces souvenirs épars, le cinéma chinois reste un inconnu.

Une relève. Pourtant, depuis une quinzaine d'années et le retour massif des films chinois contemporains dans les festivals internationaux et les salles françaises, on croit connaître cette cinématographie à travers ses nouveaux mandarins (la «cinquième génération», Chen Kaige, Zhang Yimou...), ses auteurs taïwanais ou hongkongais (Hou Hsiao-hsien, Edward Yang, Tsai Ming-liang, Wong Kar-wai), ses genres (le film de kung-fu ou de karaté), ses principaux mercenaires (John Woo, Tsui Hark, Jet Li, venus à Hollywood), ou encore la relève chinoise underground qui se dessine (avec deux chefs de file, Jia Zhang-ke et Wang Chao). Paradoxe d'autant plus éclatant que ces cinéastes chinois dont on parle, on ne les verra pas à Chaillot : la rétrospective s'arrête au début des années 80, ce