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Libération
Interview

«Ces cinéastes devinrent mes amis»

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publié le 19 novembre 2003 à 1h57

Régis Bergeron est l'auteur d'une gigantesque Histoire du cinéma chinois (1905-1997) en cinq volumes, soit 1 350 pages (éditées par Alfred Eibel, L'Harmattan, et l'Institut de l'image, à Aix-en-Provence). En 1965, il a fondé la librairie le Phénix, boulevard de Sébastopol à Paris, spécialisée dans la vente de livres chinois.

Votre premier contact avec le cinéma chinois ?

Au festival de Cannes 1955 où le ministère français des Affaires étrangères s'était opposé à la participation de la République populaire de Chine. Le film les Amours de Liang Sanbo et de Shu Yingtai fut néanmoins projeté au cinéma Le Vox à l'initiative d'André Bazin et de Georges Sadoul. J'en rendis compte dans l'Humanité sous le titre : «Hors festival, le cinéma chinois triomphe à Cannes». Ce n'est qu'en 1964 que la France renoua des relations diplomatiques avec la Chine mais, dès 1956, une délégation chinoise constituée des cinéastes Cai Chusheng et Situ Huimin était reçue à Cannes. Il a fallu attendre la rétrospective à Beaubourg, en 1985, où 140 films chinois furent projetés pour commencer à avoir une vue d'ensemble de la production.

Comment avez-vous travaillé à votre énorme «Histoire du cinéma chinois» ?

J'ai été à Pékin, de juillet 1959 à juillet 1961, comme professeur de littérature française à l'Université. J'avais été journaliste (responsable des pages culturelles de l'Humanité et secrétaire général des Lettres françaises sous la direction d'Aragon), à la fois critique littéraire et de cinéma. A peine