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Libération

Fins de règne à Genève

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Sensations du festival du Film Tout Ecran, «le Cordon», serbo-monténégrin, et «Sept jours, sept nuits», cubain.
publié le 19 novembre 2003 à 1h57

Genève de notre correspondant

Assumant sa singularité, la 9e édition du festival du Film Tout Ecran (à Genève, première quinzaine de novembre) reste la seule manifestation internationale qui lie le cinéma à la télévision : il présente sur grand écran ce qu'il juge être le meilleur pour le petit. Au menu, treize films en compétition, des premières chinoise, cubaine et espagnole, des séries...

Deux longs métrages sortent du lot : le Cordon et Sept nuits, sept jours, respectivement serbo-monténégrin et cubain. Dans le Cordon, Goran Markovic entraîne le spectateur dans les rues belgradoises en juin 1997, plantant sa caméra dans le car 8641 de la police antiémeute serbe. Depuis quatre mois, les manifs hostiles à Milosevic se succèdent et la tâche de cet escadron d'une douzaine de policiers est de contenir la foule, d'être «le cordon» du régime. La radio de bord crache les ordres et le car se déplace selon les instructions, brinquebalant ces policiers aux nerfs à vif dans une Serbie au bord du gouffre. Dans cette fiction très réaliste, il y a le capitaine, surnommé «Dragon», le seul à tenir les dernières bribes d'un discours sur la défense de la Serbie, «sinon leurs enfants parleront anglais». Dragon est lui-même déchiré entre son devoir et la peur de perdre l'amour de sa fille qui défile avec les manifestants. Sous ses ordres, des êtres abîmés, pions sacrifiés depuis longtemps par un pouvoir indifférent. Dans ce huis clos du car 8641, la violence mène les forces de l'ordre vers une