La musique noire américaine, canal historique, a bonne mine ces jours-ci. D'un côté, Peter Guralnick publie Sweet Soul Music (éditions Allia), une somme où l'on croise tous les Ray Charles, Otis Redding et autre Isaac Hayes. De l'autre, le révérend Al Green, 57 ans, professe un I Can't Stop flirtant avec son apogée (les seventies). Suivi, dans une moindre mesure, par le renflouement d'un autre artisan du même acabit, Howard Tate.
Le cinéma n'ayant aucune raison d'être à la traîne, The Soul of a Man de Wim Wenders sortira en salles le 14 janvier. Et dès aujourd'hui, Motown, la véritable histoire, s'emploie à nous rafraîchir la mémoire à travers un documentaire aussi émouvant sur le fond que la forme se révélera poussive.
Le postulat est simple: avec Marvin Gaye, Smokey Robinson ou Stevie Wonder, tout le monde connaît les voix qui ont forgé, dans les années 60, la renommée du légendaire label de Detroit. En revanche, peu se souviennent des Funk Brothers qui, merveilleux soutiers, ont pourtant façonné le «son» Motown, en studio, sur scène et dans les clubs. Qui à la basse, qui aux percussions et vibraphones, aux claviers ou à la guitare, une authentique dream team a ainsi mouliné dans l'ombre des Do You Love Me, I Heard it Through the Grapevine, What's Going on.. Certains sont morts (Earl Van Dyke, Robert White..), d'autres pas (Joe Messina, Joe Hunter..). Tous méritent cette petite part d'héritage, revendiquée a posteriori et sans forfanterie. Mais la réalisation enquille interv