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Libération

«Laurier blanc», «Amours troubles»

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par BAYON
publié le 19 novembre 2003 à 1h57

Laurier Blanc, c'est comme quand on jouait à la poupée, entre filles, sans fin. On ne comprend pas tout ce qu'elles se disent, de leurs voix de fleurs vénéneuses, ce qu'elles complotent yeux dans les yeux et mèche à mèche. Mais c'est un bonheur d'être là, parmi elles, gazes et papiers froissés, draps et colliers, qu'elles palpent en se confiant des secrets de famille. Les garçons dérangent la scène, ne comprennent rien, ricanent, empêchent de continuer à scruter.

La fée pédérastique de ce film de femmes en fleurs entre elles, mères, filles, scénariste, ennemies, actrices, traînées et saintes, tueuses ou suicidées, est la captivante Alison Lohman, sainte-nitouche Lolita Baby Doll. Sans elle rien de fait. Michelle Pfeiffer, qu'on aborde plein de préventions, est impec, mais beaucoup par contraste. Loin de son image Liaisons dangereuses ou Tequila Sunrise accouplée à Gibson au temps de sa splendeur sexuelle (de Mel, 1988), Pfeiffer caresse la vue comme on crisse, tout ongles et angles, vipère bleue dardée face à l'angélique Astrid, sa fille laiteuse avant d'être perverse.

Sous ses cils farouches c'est elle, Astrid, fille-enfant blondie de 24 ans, qui prêtait récemment sa touche de perfidie suave à la psychomédie les Associés, face à Nicolas Cage. Une séquence la type ici sur banquette avant de limousine, disant au rétroviseur pendant que sa mère étripe un amant cranté: «Tu n'es pas mon genre...» Brr.

Question trouble, après cela, Jennifer Lopez et son pâteux play-boy d'époux tombe