1960. Je suis né le 25 novembre, à Rouen (bientôt mon anniversaire). Ces origines provinciales m'ont accompagné en la personne de mon grand-père maternel. Souvent envoyé à Rouen pour les vacances, j'y ai construit un petit monde de promenades, de disques et d'images qui me suit encore. Mon grand-père a été important dans mon éveil à la musique (Wagner surtout) et au rêve...
1968. Vers le printemps, le rituel rassurant de la pompe à essence devient attente fébrile, inquiète. Vacances inopinées. Magasins fermés sans raison. Quelque chose se passe, c'est sûr, mais je suis trop petit pour le saisir. Plus tard, un dimanche, mes parents nous emmènent, mon frère et moi, contempler la Sorbonne après la bataille.
1975. Première mobylette. Je découvre Paris et le cinéma. Un jour, je me décide pour un nouveau film, Jeanne Dielmann. Abasourdi, je reste pour la séance suivante et je regagne Boulogne tard dans la nuit. Inquiète, ma mère m'attend dans l'entrée : je l'envoie voir le film.
1977. Premiers séjours en Italie, à Bologne, premiers frottements avec la violence de l'Histoire. Baccalauréat avec mention.
1978-1982. Période faste dite «Grandes Manoeuvres». Vagues études d'histoire à l'université. Pour mes parents, mes inscriptions successives (Paris-I, II, III) correspondent au cursus régulier. Tout est possible. C'est au Palace, au 7 et au Studio 54 que je parfais ma formation. Attentat meurtrier sans précédent à la gare de Bologne. Séjours prolongés à Rome et à New York. L'homosexualité