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Libération

La crise, nerf du boom brésilien

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De jeunes cinéastes émergent, inspirés par le réel et plébiscités par le public.
par Marcus ROTHE
publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Rio correspondance

Vu de la plage d'Ipanema, couleurs, origines et classes semblent faire bon ménage au Brésil. Le long de la baie, les corps sculptés sont joyeusement célébrés. Le corps social souffre pourtant, rongé par la faim, le chômage, l'injustice et la violence urbaine.

Longtemps malade et délaissé par les pouvoirs publics, le cinéma brésilien a, lui, trouvé un nouveau souffle. En dépit d'une situation économique toujours fragile, la production nationale livre plus de trente longs métrages par an et a gagné 20 % du marché national. Le cinéaste Carlos Diegues (Bye Bye Brazil), vétéran du métier depuis l'époque du Cinema novo de Glauber Rocha, durant les années 60 et 70, se réjouit de voir émerger des jeunes talents «comme des herbes folles». La section Premiere Brasil au dernier Festival international de Rio en a profité. Même si le cinéma brésilien est toujours à la recherche de son identité et d'un style, quelque part entre l'héritage du Cinema novo, engagé auprès des victimes de la violence sociale, et l'omniprésence des télé-novelas, bluettes à l'eau de rose qui témoignent d'une certaine idée du paradis artificiel.

Après «la Cité de Dieu». Pendant le festival, au cinéma Odeon, dans le quartier Cinelandia, les films présentaient une grande diversité de formes et de genres. Un métissage coloré à l'image du pays, mais dont l'idée fixe est de coller à la réalité crue. Loin des cartes postales du carnaval, de la bossa nova et des belles brésiliennes, les images de cette «