La Jonquière était aux Vaillant ce que Cuverville fut à Gide, la Boissière à Edern-Hallier ou Moulinsart à Tintin et Haddock : un emblème. Le domaine de la Jonquière est tel qu'on le voyait, comme le reste de la geste Michel Vaillant scénarisée. A commencer par son héros, avec sa «grande famille» datée du temps des Eygletières ou Thibault, et à finir par l'esprit scout années 50, en passant par la course automobile et ses héros.
Bob Cramer, le Lucifer de la bande (dessinée), est typé impec par François Levantal rescapé du Mauvais esprit, belle sale gueule (sûrement adorable dans la vie) qu'on verrait «demi-sel» dans une adaptation d'André Héléna. La traîtresse qui l'apparie, écurie rouge-sang interlope Leader contre bleu-horizon maison, est au poil : Eurasiate à la dépravation brune de Lady X.
Le frère samaritain (il a sacrifié le volant pour l'atelier), Jean-Pierre, est dans le ton aussi, à quelques cheveux près. A peine si Steve Warson, rôle fait pour Van Damme, accent «eumeuwicain» compris, détonne, réduit aux utilités dérisoires jusqu'à l'étriqué trash simili Stephen Dorff.
Moins carré que son modèle, relevé d'un sourire zen actualisant son type de preux sans peur et sans reproche, Michel prince Vaillant est bien. Au propre et au figuré. C'est Sagamore Stévenin. Homme-machine écolo, il «ne boit pas, ne fume pas, ne se drogue pas» quitte à fleureter.
Son flirt est Diane Kruger, littéralement née Julie Wood du crayon 60 simpliste de Jean Graton, créateur de la série qui, pou