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Libération
Critique

Tirs croisés de docus

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Sur Marseille, la musique cubaine et l'Algérie, trois sorties concomitantes.
publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Jean-Louis Comolli, Jean-Pierre Lledo ou Yves Billon creusent leur sillon cinématographique depuis pas mal de temps, explorant un terrain qui leur est propre. Marseille et ses enjeux politiques pour Comolli, l'Algérie et ses années d'indépendance pour Lledo, l'Amérique latine et ses musiques pour Billon. Trois itinéraires qui se rapprochent par leur engagement. Un cinéma citoyen pour l'un, un cinéma de mémoire pour le second, un cinéma de militantisme culturel pour le troisième. Par leur écriture aussi, qui, de journalistique, laissant la place au sujet, est devenue plus personnelle, plus cinématographique aussi. Des films qui, jusque-là, ont trouvé place sur les chaînes de télévision. Pourquoi alors ce soudain passage par le grand écran de la sortie en salles ?

Municipales sur le port. «Pour moi, c'est par défaut», explique Jean-Louis Comolli. Rêves de France à Marseille, septième et dernier film d'une série marseillaise, est le seul refusé par toutes les télévisions. Le producteur, Paul Sadoun (13 Production), a décidé de tourner sur ses fonds propres. «Un geste de producteur rarissime aujourd'hui», souligne Comolli. Résultat : 61 000 euros pour budget. Comolli tourne à Marseille, de 1999 à 2001, ce docu sur les heurs et malheurs de candidats «issus de l'immigration» inscrits sur les listes PS et RPR aux municipales. Un dispositif qu'on connaît désormais, avec Michel Samson (ex-journaliste à Libération, aujourd'hui au Monde), en enquêteur placide plongé dans les bas-fonds d