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Libération

Tokyo fair-play

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publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Peinant à trouver ses marques et son identité, le Festival du film international de Tokyo, dont la seizième édition a eu lieu du 1er au 9 novembre, a au moins un mérite : servir de tremplin au cinéma d'Asie. Tandis que les films nippons en compétition sont peu décorés, prix et lauriers vont aux longs métrages des autres pays asiatiques.

Cette année, après la première mondiale du vrombissant Michel Vaillant, deux mentions spéciales ont été décernées : à Jealousy Is My Middle Name, du Coréen Park Cha-nok (déjà primé cette année à Rotterdam), et à Gone Is the One Who Held Me Dearest in the World, du Chinois Mar Xiao-ying. La palme du meilleur film asiatique a été attribuée au thriller Memories of Murder, du Coréen Bong Joon-ho, qui a empoché un chèque de 1 million de yens (7 500 euros) au titre d'aide à la production.

Avec ce film, Bong Joon-ho évoque l'un des plus terribles faits divers de la Corée du Sud démocratisée : une série de viols et de meurtres qui a semé la panique dans la campagne entre 1986 et 1991. Avec un brio quasi hitchcockien, le cinéaste restitue une enquête frustrante, si difficile qu'au bout de trois ans, les deux flics en charge du dossier, épaulés par un détective de choc venu de Séoul, ont peu d'indices. Et toujours pas de coupable(s). Revisité à la mode coréenne ­ avec flash-backs, prises de vues aériennes et musique K-pop ­, le genre bon flic/mauvais flic sur fond de crimes non élucidés a séduit les jurés de Tokyo.

Bong Joon-ho espère voir son film sortir