Se vouant depuis plus de quinze ans au film d'animation, de courts ciné-récits en séries télé, le studio Folimage de Valence (Drôme) collectionne les lauriers dans les joutes internationales ­ et cela sans délocalisation : il reçoit des artistes en résidence ­, en assurant la formation de nouveaux professionnels dans son école de La Poudrière. Encouragé par le succès en salle de l'Enfant au grelot, le maître d'oeuvre de Folimage, Jacques-Rémy Girerd, s'est lancé dans sa plus aventureuse équipée, la Prophétie des grenouilles, en accroissant son effectif et en progressant dans les nouvelles techniques, privilégiant la sensibilité de la touche sur la virtuosité ostentatoire.

Ça démarre d'abord andante, dans le sillage d'un gros barbu aux allures de loup de mer juché sur un tracteur pétaradant. Puis bientôt furioso, à dada sur un cheval fou... Enfin dans la gadoue, sous des trombes d'eau. Démentant le blabla de la météo, le bagou des batraciens du coin alerte tardivement les humains. A peine le gros Ferdinand a-t-il le temps de rentrer son troupeau par gros temps : sa compagne, son gamin et la gosse du voisin, son chien, ses chats, ses propres couvées et en plus les animaux de la ménagerie d'à côté... Les voilà bientôt en haute mer, ballottés à bord d'un rustique rafiot. Mais comment assurer le quotidien d'une ribambelle de bêtes de tout poil et plume ? Un équipage affamé convié (carnivores et frugivores) à la corvée de pluches en guise de viatique, menacé de naufrage, avec des r