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Libération

Le délire des Continents

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Comédies argentines, kazakhe, etc., ont marqué le festival nantais.
publié le 3 décembre 2003 à 2h10

Nantes envoyé spécial

Au festival des Trois Continents, achevé dimanche, il y avait une somptueuse rétrospective chinoise années 30 et 40 (Libération du 17 novembre). De quoi méditer sur le désastre cinématographique du communisme. Il y eut aussi l'hommage rendu aux films de Bombay (Bollywood) : Monsieur 420 de Raj Kapoor (1955), Fleurs de papier de Guru Dutt (1959) et Pakeezah de Kamal Amrohi (1972). Que des merveilles !

Mais l'événement c'était la compétition sur laquelle a soufflé un air de comédie. L'ultraminimaliste Dragon Inn de Tsai Ming-liang, parfois hilarant (trop peu souvent), mais surtout deux comédies argentines pour cette 25e édition. Dans les Gants magiques, post-antonionien, Martin Rejtman, écrivain-cinéaste et pionnier du nouveau cinéma argentin, traite de l'incommunicabilité version dure. Une dépression passe de personnage en personnage, décrite avec un humour branque très personnel. En France, on devrait découvrir son Silvia Prieto, autre comédie réalisée en 1996.

Celina Murga partage la philosophie amère de Rejtman. Mais utilise des moyens différents. Quand le réalisateur des Gants magiques force le trait, Murga, dans Ana y los otros, susurre, suggère. Le voyage de son héroïne, de Buenos Aires au coeur de la province d'Entre Rios, ses rencontres avec des copines, un soupirant, un enfant, tout est drôle et cruel, mis en scène avec une légèreté de vol-au-vent. Murga, 30 ans, déjà récompensée à Rio et Thessalonique, est un talent prometteur.

Le réalisateur des P