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Libération

«Le Purificateur» et «Elfe»

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par BAYON
publié le 3 décembre 2003 à 2h10

Avec une demi-salle VO Paris-surface à moitié vide en jour de pointe première semaine, squeezée dès la seconde (reste : deux salles VF), le Purificateur aura du mal à réaliser le score du mois. On y retrouve le Chevalier Heath Ledger, qu'on quittait il y a une quinzaine grimé en Jésus Lawrence à «Plumes blanches» sous le cagnard soudanais. Recyclé soutane pisseuse, il pratique couramment le charabia d'ostensoir, avec effets spéciaux araméens («namahr croutch tgnikrt zwingnutchm, etc.»), en avant-goût de bondieuserie mel-gibsonienne à scandale annoncée.

La chose s'appelle «le Mangeur de péchés», tant qu'à bouffer du curé: Sin Eater. C'est le coeur de ce film «millénariste» (Stigmata, la Prophétie des Ombres, 13e jour, Signs...). Ledger suppôt de dieu au Vatican se trouve bien malgré lui ôter ainsi les péchés du monde par ingestion.

Les péchés sont en fait, preuves filmiques du jour à l'appui, des vermicelles chinois faciles à accommoder et consommer sur place, qui poussent du corps comme des pilosités lumineuses et se déplacent fluidiquement en filandres de glaires mortuaires.

On pose un croûton ordinaire sur le sein d'un mourant, un crucifix en bois de Lourdes sur son front, on grabouille ça et là des tortillons signifiant «le sang afflue, le sang reflue» en blabla biblique, on avale la croûte dans sa salade de cheveux repêchés, et hop : guéri.

Chevalier était épatant; avec la même recette, «Mangeur de péchés» est étouffe-chrétien.

Pour changer, on saute, avec James Caan à peine