Love Actually a démarré en trombe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Si l'on n'y prend garde, il risque bien d'ensevelir l'Europe sous une tonne de guimauve. Richard Curtis, scénariste à succès des films Working Title (usine à scénarios d'où sont sortis Quatre mariages et un enterrement, le Journal de Bridget Jones, Mr. Bean...), passe à la réalisation pour nous conter neuf histoires d'amours contrariées qui, presque toutes, vont triompher le jour de Noël. Les personnages ont quatre semaines pour se rabibocher avec l'être aimé ou lui faire leur déclaration. Au menu, Emma Thomson, quadra mémère trompée par son mari ; Hugh Grant, Premier ministre tombant amoureux de sa tea lady (qui sert le thé à Downing Street) ; Liam Neeson, veuf, finissant dans les bras de Claudia Schiffer...
Réalisé d'une main molle, Love Actually montre une Grande-Bretagne fantasmée : il y neige toujours à Noël, les Anglais, millionnaires, travaillent rarement, et leurs amis sont tous diplômés de Cambridge. Quant aux Américains, ils y sont grands, minces et beaux et parlent l'anglais d'Oxford poivré d'accent texan. Clou du spectacle : Hugh Grant, Premier ministre, au côté du président américain (Billy Bob Thornton) pendant une allocution télévisée, se lance dans une harangue dénonçant l'impérialisme yankee... pour la simple raison que Thornton a osé faire des avances à la tea lady de son coeur. Seul motif de satisfaction, Bill Nighy, dans le rôle d'un vieux rocker cynique dont le dernier tube, musique d