Ses cheveux sont tombés. Mais, avec ce duvet renaissant sur le crâne, elle est encore plus belle. Hélène Fillières a traversé une épreuve qui l'a privée six mois de sa parure fétiche : ses longs cheveux bruns, raides, qui lui donnaient l'air d'une héroïne des sixties. Mais elle s'en est sortie : le cancer semble derrière elle, les «terribles fatigues» aussi. Dans une semaine, c'est sa rentrée et le début des répétitions de la Campagne du dramaturge Martin Crimp. Expérience «nouvelle et excitante» : monter sur scène pour la première fois.
Sa maladie, elle ne veut «pas encore trop en parler». On saura juste qu'il lui a fallu huit mois de soins, chimio, rayons. Une tumeur diagnostiquée en «un moment paradoxal» : Hélène Fillières venait d'enchaîner quatre films, Un homme un vrai des frères Larrieu, Variété française de Frédéric Videau, la Fin du règne animal de Joël Brisse et France boutique de Tonie Marshall. Si bien que tous ces films sont sortis alors qu'elle luttait pour sa peau. Cela aurait pu être le miroir angoissant d'un trauma, ce fut au contraire, à chaque fois «une grande énergie et une manière de me reconstituer». Sûrement le meilleur des traitements. Et aussi une façon de ne pas interrompre sa carrière, de ne pas s'isoler d'un milieu «qui sait tout» et n'a cessé de lui manifester sa solidarité. La certitude, donc, que tout va reprendre naturellement.
Car Hélène Fillières se sent dans ce cinéma français d'auteurs comme chez elle. Sa