Le monde merveilleux du ciné-marionnettiste Ladislas Starewitch, plus connu pour son Roman de renard de longue durée (récemment ressorti en salles) nous revient à point nommé pour les fêtes grâce à un époustouflant triptyque ressuscitant des chefs-d'oeuvre d'antan.
A l'aube des années 30, on louait tout autant «la vivante féerie» des poupées animées de Starewitch (poursuivant en solo dans un pavillon de la banlieue parisienne une production déjà conséquente dans la Russie des Romanov) que «l'étourdissante fantaisie» des dessins animés des studios Disney (alors en plein essor). Une iconographie qui évoque bien davantage l'univers d'un Gustave Doré, d'un Grandville voire d'un Daumier, que les sarabandes silly-symphoniques du cartoon hollywoodien.
Preux chevaliers. Un chatoyant éventail alliant le meilleur du mélo : la Petite Chanteuse des rues rêvant de sauver sa mère éplorée (en proie à la rapacité d'un usurier) aux enchantements de la geste médiévale ; l'Horloge magique qui chapeaute le triptyque résonne des riches heures et malheurs de preux chevaliers dessinés par un dragon, n'excluant pas les sortilèges de la vie parisienne ; une Petite Parade fantastique opposant le calamiteux Casse-Noisette au pioupiou d'Andersen (l'un et l'autre diablement entichés d'une danseuse de music-hall).
Soucieux de servir au mieux quelques joyaux du cinéma muet (combinant l'imaginaire aux vues réelles), les catalyseurs des Contes de l'horloge magique ont effectué de minutieuses retouches numériqu