Thessalonique envoyé spécial
Avant même l'absence du cinéma grec sur la scène mondiale, le plus grand mystère du Festival de Thessalonique reste ces hordes de chiens errant le long du port, entre les salles de fret aménagées pour l'occasion en salles de cinéma. Ils sont dix, essentiellement des bâtards, colloquant la nuit sous les balcons des hôtels. Avec nous, ça fait onze : un critique étranger à la recherche d'un peu de substance cinématographique pour se réchauffer n'étant jamais qu'un autre de ces chiens errants. Reniflant tout, y compris le qui-porte-chance (pied gauche). Avec pour but une seule obsession : pourquoi le cinéma grec n'existe pas ?
Façon talk-shows. Ce n'est pas la faute au festival qui, depuis quarante-quatre éditions, mobilise ce qu'il faut d'échanges (cette année les rétrospectives Monteiro et Iosseliani). Hélas, ces exemples restent désespérément lettre morte sur le présent du cinéma hellénique. L'Argentine et le Portugal, qui sont avec l'Asie, l'Iran et la Russie (The Last Train d'Alexei German Jr. a décroché une méritoire récompense suprême), les destinations favorites des sélectionneurs du festival, apportent pourtant la preuve qu'une situation économique peu enviable n'empêche pas le cinéma. Faisant par cela tomber l'excuse locale du manque de moyens. On ne croira pas non plus infiniment au poids écrasant du commandeur Angelopoulos. A juger de la petite vingtaine de films produits en Grèce cette année (dont beaucoup sont l'oeuvre de jeunes), le prob