8 novembre 1964. Je suis né à Sfax en Tunisie, où je vis jusqu'à 7 ans.
1971. Arrivée en novembre à Paris. Gros dépaysement et la timidité de celui qui débarque en cours d'année. Ça ne m'a jamais vraiment quitté. J'ai peu de souvenirs d'enfance. Les plus beaux, c'est en Corse. Mon père nous emmène à la pêche très tôt le matin et, sur les chemins, nous raconte des histoires : une fois l'histoire de la Corse, une autre fois une aventure d'Ulysse ou encore l'histoire de Moïse, tout ça sous les étoiles ! C'était magnifique, drôle, et je savais déjà, en même temps qu'il racontait, que j'adorerais m'en souvenir plus tard.
1975-1977. Si on est timide, quand on a un copain, on ne le lâche plus, le pauvre. Avec Philippe, nous écumons toutes les rues et tous les cinémas de Paris. On voit tout, n'importe quoi, Belmondo, Aldo Maccione, Bruce Lee, Pierre Richard. A la télé, on a le droit de voir les comédies américaines. Ma mère disait : «Chic, il y a une comédie américaine !» J'ai longtemps cru que ça s'écrivait tout attaché : «comediamericaine». Mon père, lui, aimait Hellzapoppin. Je ne comprenais pas bien pourquoi mais je me forçais à rire parce que j'adorais rire en même temps que lui.
1978. L'Epouvantail de Schatzberg. Presque par hasard en rentrant dans un cinéma, un après-midi. Là, ce n'est plus pareil. C'est beau, lent, la lumière dorée, les deux personnages qui traversent l'Amérique dans des trains ou des camions, l'attachement, l'amitié. Je suis rudement bien installé dans mon fil