De passage par Paris, la seule femme qu'on connaisse à encore porter des couettes à 49 ans, revient sur son nouveau film et en profite pour élargir la question au sexe et à l'amour, entre autres substrats des relations cinématographiques et humaines.
Comment votre façon de filmer les femmes a-t-elle évolué, depuis «Sweetie» jusqu'à «In the Cut» ?
Je n'ai jamais raisonné en terme d'«évolution». Certes ma filmographie grandit comme le ferait un enfant, mais j'ai toujours abordé chaque projet de manière distincte, sans chercher un quelconque lien avec celui qui précédait. Une fois embarquée dans une histoire, j'entretiens avec elle une relation presque amoureuse et me focalise sur les personnages, les situations propres.
Dans vos films, le sexe et la violence ne sont jamais totalement dissociés.
Car il y est généralement question d'une sexualité réprimée, qui ne s'exprime qu'à travers des explosions et une certaine perte de contrôle susceptibles d'apporter une émotion intense au spectateur. Néanmoins, je ne fais dans le cas présent que relayer l'univers de Susanna Moore qui, elle-même, est l'auteur d'une fiction. Aussi, je ne crois pas qu'il faille tirer de cette histoire la moindre généralité quant à l'évolution des comportements.
Est-il plus facile pour une femme de mettre en scène des ébats amoureux ?
Je ne pense pas. Mais In the Cut est un film particulier en ce sens qu'il est l'adaptation d'un roman qui fourmille de détails et de descriptions que j'ai juste retranscrits. Par ail