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Libération
Interview

«On finit par oublier que Fin est nain»

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publié le 24 décembre 2003 à 2h26

Acteur de théâtre, mi-Broadway mi-Shakespeare, de passage à la télé pour plusieurs Ally McBeal, Spin City et New York District, remarqué sur grand écran entre Ben Stiller et De Niro dans Mon beau-père et moi, voici Tom McCarthy, bientôt 35 ans, pris par le démon de la mise en scène.

Pourquoi un jeune acteur new-yorkais passe-t-il à la réalisation ?

Quand j'ai écrit le scénario de The Station Agent, j'ai pris conscience que je ne pouvais pas le confier à un metteur en scène, qu'il me faudrait sauter le pas. La mise en scène est devenue une extension naturelle de l'écriture.

D'où vient cette histoire ?

Autour de moi, beaucoup sont déconnectés du système : maladies, relations humaines catastrophiques, carrières avortées... Le réflexe, dans ces cas-là, c'est de se couper du monde. Mais je me suis pris en mains, et chaque personnage de ce film, du coup, se débat entre cette tendance à couper les ponts et un désir de ne pas lâcher prise.

Imposer un nain comme rôle principal, c'est facile ?

Non. Ça m'a pris deux ans pour réunir l'argent et je crois qu'une large part du problème venait de la taille du personnage. Mais l'histoire n'est pas vraiment le quotidien d'un nain, nous ne voulions pas faire larmoyer les foules. Certains producteurs me disaient que c'était une très mauvaise idée, d'autres trouvaient cela trop risqué. Ils sous-estimaient à quel point Peter Dinklage est un grand acteur. Si bon qu'il peut faire passer sa taille au second plan. Souvent, ceux qui ont vu le film me disent