Converser avec la Barcelonaise Isabel Coixet est un régal. Vive, franche et cultivée, elle est un pur produit du monde de la publicité immiscé dans le cinéma avec un tact tel que rien ne permet de détecter cette autre casquette qui fait son quotidien lucratif. Quadragénaire, mère d'une fille de 6 ans, Isabel Coixet a fait des études d'histoire contemporaine, tout en gardant dans un coin de son esprit l'idée alimentée par une grand-mère employée dans un cinéma qu'elle deviendrait un jour réalisatrice. Ce fut d'abord chose faite en passant par la case publicitaire, qu'elle intègre un peu par hasard dès sa majorité et continue aujourd'hui de fréquenter assidûment, ayant fondé ses propres agences et société de production.
Parallèlement, la Catalane entreprend des virées erratiques dans l'univers du cinéma qui lui fait quelques croche-pieds. Son premier film, Too Old to Die Young, est un tel four qu'elle met huit ans à le digérer. Les deux suivants, Things I Never Told You et Those Who Love, ont une valeur probatoire, jusqu'au choc de Ma Vie sans moi, au terme duquel on a peine à imaginer qu'Isabel Coixet disparaisse un jour de la circulation. Rencontre parisienne, dans la grisaille automnale, devant un café noisette qui n'arrivera jamais.
Avez-vous eu un jour un déclic cinématographique ?
Mes parents, ouvriers, étaient des gens simples qui entretenaient cependant une relation forte au cinéma, au point que, pour mes 14 ans, on m'a emmenée voir le Septième Sceau de Bergman. Ce fu