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Libération

«Ripoux 3»

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par BAYON
publié le 24 décembre 2003 à 2h27

Entre Seigneur des Anneaux III et Dernier Samouraï I, double déluge cinétique de carambouille mythologique de synthèse dégorgeant l'épique chromo cosmique, la vision décalée de Ripoux 3 procure une étrange sensation. Disons de l'agrément.

Pour commencer, on voit Paris, ses canaux, ruelles, en décor naturel, «effet» déjà inouï en soi. Un sentiment de reconnaissance vient à identifier le port de la Bastille, le canal Saint-Martin aux abords de Stalingrad, les jardins de Belleville ­ tout cela sans filtrage Ushuaïa-Gondor-Nike extraterrestre.

Thierry Lhermitte, sur ces entrefaites, rappelle posément, par ses façons, une notion oubliée à force de tape-à-l'oeil hollywoodien : la distinction. Cheveu un poil teint, comme toute la profession, nonchalant minet patiné Vieille Europe, il retrouve ici de la tenue après une petite dépression Mauvais Esprit.

Flic conformiste désabusé, ce François à peine blanchi sous le holster rejoue le «Monsieur Loyal» pince-sans-rire de la tradition, face à l'Auguste René (Noiret). Qui ne tarde pas à ramener sa fraise sucrée de grigou ripou au rancart, mégotant dans le tuyau (de turf) crevé.

Ce tandem popu bientôt assorti d'un petit nouveau, titi ahuri à souhait (Lorant Deutsch), la fine équipe est au complet et les embrouilles n'ont qu'à recommencer.

Elles ne tardent pas, mais c'est du peu : accrochée à un quiproquo plus mince qu'un vermicelle chinois, l'action planplan comme une péniche tire ce Seigneur des Ripoux («le Retour du trois» ?) non vers le thri