Pour reprendre l'intitulé d'un film qui lui offrit l'un de ses rôles les plus marquants (quatre oscars à la clé), Russell Crowe est Un homme d'exception. Devenu l'une des stars les mieux payées d'Hollywood depuis que, troisième couteau exotique, il a volé la vedette à Kevin Spacey dans L.A. Confidential en 1997, il est pourtant considéré en son pays d'adoption, l'Australie, comme un authentique butor. Un plouc. Une espèce de Mel Gibson mal dégrossi, prompt à lever le coude, à gueuler des slogans sportifs primaires et à casser des cordes de guitare dans des pubs de seconde catégorie. Un beauf en quelque sorte. Description passablement éloignée de l'image d'«acteur le plus sexy du moment» (on lui prête des liaisons avec Meg Ryan, Courtney Love, Nicole Kidman, Jodie Foster, Sarah Ferguson...) que lui a attribuée l'industrie hollywoodienne. Un secteur qui, paradoxalement, le laisse indifférent.
Fan des Rabbits. Russell Ira Crowe, né dans la banlieue de Wellington, Nouvelle- Zélande, il y a trente-neuf ans, a beau être considéré par la profession comme le meilleur acteur en activité (de Gladiateur à Un homme d'exception, il accumule les Awards), il ne s'intéresse qu'à deux choses : le rugby (à XIII) et le rock'n roll. Aussi, dès que ses activités professionnelles «alimentaires» lui laissent un peu de répit, s'empresse-t-il de tourner dans les environs de Sydney (où il réside depuis son mariage avec la chanteuse Danielle Spencer), à la tête de son dernier groupe, Thirty Odd Foot Of