Menu
Libération

Un truc à tenter

Article réservé aux abonnés
publié le 7 janvier 2004 à 21h44

Bonne année 2004 au cinéma français qui va mal, puisque tous les bilans 2003 nous l'ont dit. Les bilans n'ont bien souvent que des chiffres à proposer à l'interprétation. Ils ne tracent rien devant, ils enregistrent derrière et permettent toutes sortes d'analyses dont le degré de validité ne dépend pas d'eux mais de l'optique de celui qui les scrute. A propos du cinéma français, si on faisait le bilan des bilans, on ne serait pas plus avancé qu'eux: les diagnostics contradictoires abondent. Effondrement structurel ? Dépression créatrice ? Médiocrité ontologique? Crise d'angoisse? Vacillement narcissique ? Cancer terminal ?

On sait juste que ça va mal dans les chiffres et on sent que la profession serre les fesses face à un destin qu'elle peint en gris sombre. Au-delà, tout le monde en est réduit à subir les événements dans leur plus totale imprévisibilité. C'est aussi un théâtre où l'action publique se fait bien discrète et semble compter plus ou moins cyniquement sur les mécanismes d'adaptation propres au système libéral pour traverser la mauvaise passe. Il faut vraiment avoir la foi capitaliste. D'un point de vue politique, d'ailleurs, le gouvernement se retrouve plutôt en situation de faiblesse sur ce sujet : il ne manquerait plus que la grogne sous-jacente dans le milieu du cinéma fasse jonction un jour avec celle des intermittents (les professions étant éminemment connexes, comme on s'en doute) pour que leur impact symbolique soit autrement embarrassant. On a bien cru en