Menu
Libération
Critique

Atomiike!

Article réservé aux abonnés
Yakusas, coke, flingues et strip-teaseuses: sortie de la trilogie trash et nihiliste «Dead Or Alive» du Japonais Takashi Miike.
publié le 14 janvier 2004 à 21h59

One, Two, Three, Four : tels les Ramones battant le rappel, la trilogie Dead or Alive ne connaît aucun retard à l'allumage. Visiblement, les deux gugusses qui scandent ce décompte avant implosion, ainsi qu'on les entrevoit d'entrée de jeu, pliés en deux de rire sur une bande d'arrêt d'urgence, en pleine autoroute, n'ont aucune conscience de l'atomique contenu de la boîte de Pandore qu'ils s'apprêtent à ouvrir. Après visionnage de la scène, on ne sait toujours pas à quelle euphorisante poudre de perlimpinpin ces deux-là carburent, mais une certitude naît, qui ne nous quittera plus : cinq ans après sa réalisation (le film date de 1999), l'opus one de Dead or Alive est tout bonnement l'un des machins (est-ce encore un film ?) les plus imprésentables qu'il soit possible d'imaginer.

Bols de nouilles. Penser qu'à ce sommet de crasse un cinéaste ait voulu donner non pas une mais deux séquelles à la chose (en 2000 et 2002) est presque une idée effrayante. D'autant que, dans une certaine mesure, tout Dead or Alive est dit d'entrée, dans cette séquence d'ouverture du premier volet qui sonne comme le Tannhaüser d'un monde postmoderne n'ayant plus pour enjeu global que de battre à plate couture le record du plus long rail de coke : en quinze minutes, qui sont comme autant de feux d'artifices, s'entrechoquent défouillages en tout genre, strip-teaseuses lascivement offertes et bols de nouilles à la vapeur. C'est le polar yakusa mais descendu à base d'un cocktail énergique promettant le mon