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Libération
Interview

«J'ai besoin du flux tendu»

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publié le 14 janvier 2004 à 21h59

En décembre, Takashi Miike était l'invité du festival de Sitges, près de Barcelone. Le prolifique Japonais (43 ans, 59 films tournés en douze ans) avait pas moins de quatre titres au programme : Shangri La, une comédie sociale, Graveyard of Honour, remake d'un polar de Kinji Fukasaku, Deadly Outlaw et Gozu. Quand il est apparu pour sa conférence de presse, cheveux ras, lunettes noires et blouson de cuir de motocycliste, la salle était bourrée à craquer. Les journalistes sortaient de la projection de Gozu et avaient encore en tête la folie de cette histoire de tueur qui n'arrive pas à éliminer l'un de ses patrons, un yakusa devenu dingue. Souriant, décontracté, cet admirateur de Bruce Lee et du cinéaste japonais de série B Seijun Suzuki, a déjà cinq nouveaux longs métrages à son actif depuis Gozu, présenté en mai à Cannes. C'est dire son rythme effréné : le cinéaste le plus rapide à l'est de la mer de Chine, et vraisemblablement de toute la planète.

«Arrangeur». «Je ne suis pas seulement un spécialiste d'histoires de yakusas et de films violents. Cependant, j'aime réaliser des séquences de violence parce que, pour pouvoir les mettre en scène, il faut établir des liens étroits entre les techniciens et les acteurs. C'est de la qualité de ces rapports que dépendra la réussite de ces scènes et du film. Cela dit, je n'ai pas fait que ces sortes de films. J'ai dirigé d'autres types d'histoire. Je ne me demande d'ailleurs jamais si le film que je vais mettre en scène appartient à un