«Tout est parti d'une idée de Martin Scorsese : consacrer une série de films au blues et en confier la responsabilité à des réalisateurs différents», explique Wim Wenders, le metteur en scène de The Soul of a Man qui inaugure cette collection filmographique en sept volumes (les six autres étant signés Clint Eastwood, Charles Burnett, Mike Figgis, Richard Pearce, Marc Levin et Martin Scorsese donc), intitulée The Blues. «J'ai d'abord choisi comme sujets Skip James et JB Lenoir, poursuit le cinéaste allemand, deux bluesmen parmi les plus méconnus. Puis j'ai décidé d'ajouter Blind Willie Johnson, après m'être rappelé que parmi les bandes confiées à la sonde Voyager, lancée par la Nasa en 1977 vers les confins du système solaire, figurait sa chanson Dark Was the Night, que je devais utiliser sept ans plus tard pour Paris Texas.»
Mi-reconstitution (avec notamment le bluesman hip hop Chris Thomas King dans le rôle de Blind Willie Johnson), mi-documentaire (Wenders a retrouvé des images rarissimes de JB Lenoir), The Soul of a Man conte l'histoire de ces trois musiciens qui ne se sont jamais rencontrés mais ont en commun d'avoir enregistré entre 1920 et 1960 et d'être morts : de froid pour Blind Willie Johnson, du cancer pour Skip James, dans un accident de la route pour JB Lenoir. Evénement qui inspirera au pionnier du «British Blues Boom», John Mayall, l'un de ses thèmes les plus célèbres : The Death of JB Lenoir, repris dans le film.
Soucieux de ne pas tomber dans le travers ethnom