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Critique

Antonioni texto

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Parution simultanée des écrits du maître italien et d'un essai critique pointu.
publié le 21 janvier 2004 à 22h11

Dans la main, les deux volumes forment un joli cube. Ils sont comme des siamois un peu disproportionnés, l'un vert et gros, l'autre orange et mince. Leurs dos se touchent. Une ceinture de papier les retient, qu'il faudra faire glisser. Mais avant de déshabiller ce couple de livres, on s'arrête sur les noms d'auteurs : l'un n'est connu que des lecteurs passionnés d'esthétique ­ c'est Alain Bonfand, auteur de huit essais, sur Klee, Mario Sironi, Hergé ou José de Guimaraes (que vient de publier La Différence, 408 pages en coffret illustré), et d'autant de romans (le dernier en date, également paru à La Différence, s'appelait le Sang clair). L'autre est si imposant que les éditions Images modernes l'ont juste signé «Antonioni». Neuf lettres rimant avec modernité. Antonioni, comme on dit Godard, Picasso, Boulez, Strehler ou Cunningham.

Concision littéraire. Pour la première fois en France sont disponibles les écrits du réalisateur de l'Avventura ou de l'Eclipse. Le plan éditorial de la nouvelle collection d'Images modernes fait tourner la tête : trois volumes d'écrits d'Antonioni annoncés sur l'année. Le premier est la traduction inédite de Fare un film è per me vivere, une anthologie publiée en Italie il y a dix ans, de textes qu'Antonioni avait donnés à des revues ou des ouvrages collectifs, et d'une armada d'interviews accordées à la presse internationale entre 1950 et 1983. Soit entre le moment où le cinéaste devient, avec Chronique d'un amour, un parangon de modernité, amenan