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Portrait

Hong Sang-soo : Inconditionnel de Rohmer, proclamé «nouveau Godard»

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A l'occasion du tournage de son nouveau film, «La femme est l'avenir de l'homme», rencontre avec Hong Sang-soo, star à domicile.
publié le 28 janvier 2004 à 22h20

Le phénomène du cinéma coréen actuel tient en trois lettres majuscules : HSS, pour Hong Sang-soo. 44 ans, quatre films au compteur, et déjà tant de prix et de lauriers. «Chef de file de la "nouvelle vague" coréenne», «maître du cinéma coréen», «leader du renouveau artistique asiatique». Autant de louanges qui le laissent de marbre. Affable et doux, en dépit de sa carrure massive, Hong Sang-soo, cinéaste des liens amoureux, est un vrai modeste.

Sa vie à l'écran

A la veille de la sortie en France de Turning Gate, celui qu'on surnomme ici le «Godard coréen» vient d'achever de tourner à Séoul la dernière scène d'un nouveau film, La femme est l'avenir de l'homme (titre emprunté à Aragon), nouvelle fresque sentimentale attendue sur les écrans au printemps 2004. Coproduit par le français Mk2, les sociétés coréennes Unikorea et Miracin, cet opus est d'ores et déjà guetté par un public fidèle. Il est aussi, à ce jour, le plus cher du cinéaste, regroupant trois stars parmi les plus adulées au pays du Matin calme : Kim Tae-woo (héros d'un film de guerre à succès, Joint Security Area), Yoo Ji-tae (jeune acteur très populaire) et la sublime Seong Hyu-nah (étoile montante). Deux hommes et une femme pour un jeu à trois peu banal.

Rencontre avec le cinéaste au Salon de thé (en français dans le texte), lieu de rendez-vous feutré d'Apkujeong, quartier tendance du nouveau Séoul. Alors qu'au dehors la capitale plonge dans l'obscurité, disparaissant sous la neige par - 20 °C, Hong Sang-soo, lunettes remontées sur