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Libération

Jeu vidéo et cinéma, même combat

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publié le 4 février 2004 à 22h47

La clôture ce soir, à Toulouse, d'un important colloque intitulé «Hybridation des images : émergence d'un nouveau cinéma» (1), ressemblera en fait à une ouverture : on y entendra résonner les trois coups de l'entrée en scène officielle du jeu vidéo dans la sphère d'intérêt et de réflexion du monde cinéphile.

Le phénomène de fascination réciproque entre le jeu vidéo et le cinéma n'est certes pas nouveau mais le voici entériné de façon spectaculaire comme un élément valable, productif et intéressant du paysage critique. Après des années de doute ou d'ignorance, de mépris ou de simple manque d'intérêt, le jeu commence à être regardé pour ce qu'il est : la matrice majeure et mondiale de cette pop culture digitale dont commence à s'imprégner notre proche horizon.

La comparaison, les liens et les rapprochements permanents que l'on peut faire entre le jeu vidéo et le cinéma trouvent depuis toujours une justification tautologique : leur juxtaposition intellectuelle est particulièrement performante. Ce sont deux mondes résolument différents mais qui partagent le même sort social et historique : des pratiques à l'origine très populaires qui ont progressivement gagné leurs galons de légitimité, des objets disgraciés devenus nobles. Surtout, ils développent une même capacité à créer une culture universelle et mythologisée auprès des jeunesses du globe. D'autres points communs évidents comme le rôle crucial de l'évolution des techniques ou la ressemblance des modèles économiques (les studi