Impossible ici de parler cinéma, au sens où on l'entend usuellement. Ni dirigé, ni écrit, ni joué malgré les apparitions de quelques faire-valoir (Dieudonné, Patrick Timsit, Djibril Cissé, Amélie Mauresmo ...) , les 11 Commandements tient en premier (et dernier) lieu du canular régressif de potaches à qui on filerait une grosse liasse de billets pour aller faire les couillons où bon leur semble, des trottoirs de Paris à une base d'entraînement spatiale en Russie. Bilan chiffré, ainsi qu'énoncé dans le dossier de presse : 7 arrestations, 2 procès, 1 tympan perforé, 1 nez et 2 côtes cassés, 2 épanchements de synovie, une quinzaine de vomis... ad nauseum. Jusqu'à la facture des dommages et intérêts, autour de 400 000 euros. On fait les films d'action qu'on peut.
En l'occurrence, ces 11 Commandements, qui seront quinze à l'arrivée («Tu feras du roller toute la nuit», «Tu n'oublieras pas l'huile pimentée»...), reposent sur une forme de je-m'en-foutisme répulsif qui confine au nihilisme trash comme la mise à sac d'un supermarché ou d'une maison louée. Filmées au débotté, les séquences sont une enfilade d'exactions commises par de jeunes adultes décérébrés qu'emmène le toujours fringant Michael Youn. Lequel, en bon chef de bande, n'hésite pas à payer de sa personne, dans une escalade provocatrice et masochiste qui instille un certain malaise. Ainsi de cette scène, sous-titrée «Tu ressusciteras une vedette des années 40», où, grimé en Hitler, il parade dans un village et convoqu