Hollywood avait acheté les droits du livre et il fut longtemps question de Tom Cruise pour le rôle principal. «Dans la communauté des alpinistes, on se gaussait. Certains imaginaient déjà des scènes torrides avec Nicole Kidman au bord d'une crevasse», raconte Joe Simpson, alpiniste britannique de 43 ans (Libération du 16 janvier 1996) et auteur de la Mort suspendue (1), dont est tiré le film du même nom.
Genou fracassé. Simpson y retrace l'ascension, en 1985, du Siula Grande, un sommet des Andes péruviennes. Pour cette première, il est accompagné de Simon Yates, autre alpiniste britannique. Les deux hommes ont opté pour le «style alpin» : tout le matériel, réduit au strict minimum, à dos d'homme, pas de camp d'altitude pour s'acclimater et nul moyen d'alerter les secours en cas de pépin. Dans l'après-midi du troisième jour, ils atteignent le sommet. Le soir, descente entamée, ils tombent en panne de gaz. Plus de gaz donc plus d'eau, car faire fondre la neige est le seul moyen de boire. Le lendemain, Simpson chute et se fracasse le genou. Pendant des heures, Yates tracte son compagnon de cordée. Mais Simpson chute à nouveau et se retrouve suspendu au-dessus d'une crevasse. Pour sauver sa peau, Yates n'a d'autre choix que de couper la corde. Il sait qu'à cette altitude, la déshydratation et le froid viendront vite à bout de Simpson, à moins qu'il ne soit déjà mort, hypothèse probable. Mais contre toute logique et au prix de souffrances atroces Simpson en réchappe. Sans eau,