Berlin de notre correspondante
Sorti de son ranch et des studios, sa vie a l'air d'être un enfer. «Cela a commencé le jour où je suis né. On l'a annoncé à la une du New York Times, alors vous imaginez ma vie privée...», dit-il l'air lugubre. Au départ, cela devait être une interview classique. Un quart d'heure dans la suite d'un hôtel de luxe de la Postdamer Platz. Sacré icône du road-movie seventies grâce à Easy Rider, Peter Fonda, alias Billy le biker, est venu à Berlin pour la rétro New Hollywood (1967-1976). Cependant, quand sa limousine s'avance devant l'entrée du Marriott, une dizaine de personnes attendent le fils d'Henry, le frère de Jane. Peter Fonda refuse alors de sortir de voiture. «Il a une peur panique des fans», explique son agent. «Montez dans la voiture, on vous kidnappe», lance Fonda à la volée. Direction Check Point Charlie, l'ancien passage entre l'ouest et l'est, quasi désert en fin de journée. Quatre hommes surgissent pourtant d'une Mercedes grise. «On est venu de Hanovre, diront-ils plus tard. Il va bien nous signer ces photos ! Nicholson l'a fait, pourquoi pas lui ?»
Accablé, le héros de Easy Rider finit par s'extraire de sa voiture pour prendre place dans un café plutôt glauque. «Ils ne veulent pas seulement un autographe de moi, ils veulent une partie de moi, ils veulent un morceau de la famille.». Avocat déjanté dans Easy Rider, marine subversif dans The Last Detail, fils de famille rebelle dans Five Easy Pieces, Jack Nicholson est aussi venu à Berli