Clermont-Ferrand correspondance
Christian Saghaard est un peu déçu. Ce réalisateur de 32 ans, qui a fait le voyage depuis le Brésil pour défendre son déroutant Démônios, vient d'apprendre que la séance du programme labo de 20 heures est annulée pour cause d'assemblée générale des intermittents. Mais il comprend, lui qui est obligé de faire de la photo, des jobs dans la pub ou des projections pour trouver l'argent de ses films depuis douze ans. Comment financer un court métrage au Brésil ? Grâce d'abord aux concours de films, de plus en plus courants au niveau régional. Ensuite l'argent, on le trouve chez Petrobrás, entreprise d'Etat pétrolière qui a consacré 10 millions d'euros à la production et à la distribution cinématographique. Utile également, la loi sur la remise fiscale adoptée au milieu des années 90 pour les sociétés qui investissent dans le cinéma. Toutefois, il est conseillé au jeune réalisateur de gagner rapidement Rio ou São Paulo.
Fernando Severo, lui, s'y refuse : il reste dans son Parana, dans le sud du pays, et compte bien, comme il l'a fait dans Visionnaires, cette année au programme international, continuer à en célébrer la beauté. «Le court métrage est le format idéal pour montrer la diversité de ce pays», argumente Zita Carvalhosa, productrice et responsable du festival international du court métrage de São Paulo. «Et la vidéo facilitera la production.» Du côté des professionnels, on attend aussi beaucoup du gouvernement Lula. Le court va plutôt bien au B