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Libération
Interview

«Je suis heureuse quand je suis curieuse».

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publié le 18 février 2004 à 23h10

Il y a huit ans de cela, Encore de Bonitzer la lançait, puis la Vie rêvée des anges la fit vedette à Cannes. Après un intermède maternel et musical, Natacha Régnier, 30 ans, revient dans cinq films coup sur coup. Dont ce Vert Paradis qu'elle évoque.

«J'ai reçu le scénario par la poste, vite lu, immédiatement adopté. Puis on s'est rencontré avec Emmanuel Bourdieu pour une première séance de travail. Il m'a dit qu'il voulait filmer le cheminement de la pensée dans chaque personnage ; qu'Isabelle, mon rôle, était entre deux lieux et trois hommes, travaillait la nuit, prenait beaucoup le train, ce qui la fatiguait, mettant ses émotions à fleur de peau. Il fallait voir cela, cette fleur, car c'était le romanesque du personnage. On a parlé aussi de la manière dont le suspens pouvait venir par les mots qu'on refusait d'entendre. Et puis de l'audace des timides.

Réserve et pulsions. «Je me suis assez reconnue dans quelques aspects d'Isabelle. Etre entre deux villes, évidemment, puisque je suis née à Bruxelles, où j'ai vécu jusqu'à 20 ans, et que je vis depuis dix ans à Paris. J'ai détesté Paris quand j'y suis arrivée, en 1994, avec mon sac à dos pour chercher du travail comme actrice de cinéma après avoir fait un court métrage en Belgique que Bonitzer avait repéré. Puis j'ai adoré cette ville, où je suis bien maintenant, vers la porte Dorée, là où ma fille joue dans la cour avec d'autres enfants d'amis. Ma jeunesse, également, n'est pas loin de celle d'Isabelle, même si je ne suis pas