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Libération

«Retour à Cold Mountain»

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par BAYON
publié le 18 février 2004 à 23h10

«Il y a un souffle, ça fonctionne», confie en sortant un critique qui s'ignore à une gigue rousse évoquant Nicole Kidman. C'est un point de vue. Le nôtre retient d'autres clichés. A force de jouer au Grand Silence sous la neige, par exemple, un simili Klaus Kinski prend un pruneau dans le cache-poussière et se couche sur sa selle en arrière, bien maniéré.

Retour à Cold Mountain a de ces petits airs western spaghetti. C'est un Légendes d'automne II (le retour) dont l'argument rappellerait d'avance Un long dimanche de fiançailles, le prochain Jeunet : une promise attend son gentil militaire perdu au front (guerre de sécession contre 14-18) ; comment tout cela finira-t-il ?

Ce long métrage (2 h 33) champêtre (avec navets, maïs, un coq...) est un mélodrame hugolien (pléonasme) : misérables, charniers, charité.

En néo-Autant en emporte le vent rêvé, Cold Mountain est aussi l'occasion affichée d'un duo d'«étoiles». Passons sur la première, qui ressert avec Ada, vestale à rubans, son personnage névrosé de la Tâche, en plus nubile encore.

Jude Law, c'est autre chose. Le tireur d'élite anglais de Stalingrad, et infirme de Gattaca, ici très James Dean d'Eden coiffé en avant, est séduisant à voir, et assez poignant. Quitte à cabotiner douloureusement, au moins deux fois.

Il est vrai que les séquences de pathos sont toutes gâchées par l'insistance de la réalisation à faire donner le maxi aux comédiens ­ qui n'en peuvent mais. C'est là qu'Ada Kidman flageolant des bajoues a l'air d'être la ta