Comme régulièrement, chez le Patrice Leconte post-Bronzés, le cinéma est affaire de duo sinon de Tandem. Comme souvent, il peine à tenir ses engagements, l'introït augurant quelque chose de vif qui, une heure trente plus tard, laisse un goût de confiné ou de sabré (l'Homme du train, Rue des plaisirs, Félix et Lola... la liste s'allonge). Mais, comme toujours, Sandrine Bonnaire est irréprochable, dans Confidences trop intimes (Anne Brochet aussi, même si on le dit moins). Ici, en Anna, femme énigmatique mytho ? névrosée ? sincère ? qui se méprend à déballer sa vie intime, à un conseiller fiscal rance (Luchini, interdit, moins pénible qu'à l'ordinaire), en lieu et place d'un psy. De là sourd une love story en clair-obscur, fondée sur la rencontre entre sensualité et malaise, qui renvoie implicitement à Monsieur Hire, première collaboration Leconte-Bonnaire, en 1989.
Famille très nombreuse (dix frères et soeurs), milieu roturier de banlieue, c'est par effraction que Sandrine Bonnaire pénètre sur un plateau de tournage, au début des années 80. Mais aussi par la grande porte: A nos amours de Pialat, puis Police (du même), Sans toit ni loi d'Agnès Varda... Chemin rugueux, voie royale aussi, pour une actrice qui, à 36 ans, après vingt ans de carrière bien remplie (la Puritaine de Doillon, Jeanne la pucelle de Rivette, la Cérémonie de Chabrol...), continue d'imprégner le cinéma français de sa grâce exigeante, familière et distante. A l'instar des rapports qui semblent l'unir à