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Libération
Critique

«Khamosh Pani», les sacrifiées du Pakistan.

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Un film fouillé mais sans impulsion sur les victimes de combats religieux en 1979.
publié le 25 février 2004 à 23h24

Sabiha Sumar est née à Karachi en 1961. Elle a étudié à New York et Cambridge avant de se mettre à la réalisation en 1988 avec un premier documentaire, Qui jettera la première pierre ? Elle s'intéresse essentiellement au sort des femmes dans son pays d'origine, le Pakistan, et dans d'autres pays musulmans. Pour son premier long métrage de fiction, Khamosh Pani, elle est partie d'une démarche journalistique, cherchant des témoignages sur les femmes qui furent enlevées lors de la partition de l'Inde et du Pakistan, en 1947. A partir de ces récits, elle a écrit l'histoire d'Aïcha, sikh kidnappée et convertie à l'islam, veuve, mère d'un fils de 18 ans, Salim.

A la frontière du Pendjab et du Bengale, les affrontements entre musulmans et sikhs furent, de part et d'autre, violents, des femmes furent arrachées à leur communauté d'origine et transférées puis mariées de force dans le camp ennemi. Le film prend les événements en 1979 : on pend Ali Bhutto, le général Zia lui succède et exalte le nationalisme pakistanais en l'enracinant dans les valeurs de l'islamisme radical. Salim se laisse embrigader par deux barbus exaltés et devient un homme intolérant qui va découvrir avec horreur son ascendance sikh.

Khamosh Pani, léopard d'or à Locarno, multi-primé au festival des Trois Continents de Nantes, ne décolle jamais vraiment, bien que porté par une saine dénonciation de la sottise religieuse, les hommes sikhs et musulmans étant renvoyés dos à dos pour misogynie fondamentale. Le Pakistan,