Le réalisme n'est pas ce qui caractérise Torque titre mystère que n'éclaire guère la projection. On a en effet du mal à concevoir que des motards puissent rouler à 320 km/h en pleine ville, à contresens, debout sur la selle, sur une roue, grimper aux arbres (dans une palmeraie), le tout sans casque ni problème.
C'est l'esprit «jeu vidéo» qui veut cela, dans sa déréalisation et machinisation à la MatriXMen, doublement néfaste pour le cinéma. C'est aussi le programme métallique hurlant proposé par cette extension motocycliste du Fast & the Furious (1 & 2), classique de la bêtise cylindrique qui révéla Vin Diesel le bien nommé.
Le héros de cette embrouille de gangs rivaux, de drogue (crystal meth), de flic ripou et de gros cubes se repère à sa bouche non tordue. C'est un Kurt Russell à peine plus jeune qui aurait été recalé en Jésus-Christ au casting du péplum antisémite SM attendu de Mel Gibson.
Les salauds, qui font tous la moue donc, spécialement Ice Cube, et rivalisent de cruauté asociale, sont nazis ou black. Mais tout n'est pas si noir, et se terminera quelques centaines de morts, litres de carburant, kilomètres de pellicule ou bitume brûlés plus loin bien.
La recette du Manoir hanté est éprouvée (le Château hanté, les Autres, Poltergeist, Psychose, Identity, Motel Hell...): soit une maison (manoir, hôtel, appartement), fin.
Le maître de céans, donc du film du jour (et sa vague justification esthétique), est Terence Stamp. Dandy hors d'âge mythique, il est assez «habité»