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Critique

Cours de Lang

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Presque tous muets, quatorze films rares au musée d'Orsay.
publié le 10 mars 2004 à 23h40

Cette rétrospective Fritz Lang présente quatorze films allemands, presque tous muets. Lang, dans sa période muette, réalise quinze films, dont plusieurs ont disparu. A n'en pas douter, les projections de succès d'antan, comme les Araignées (1920), les Trois Lumières (1921), et celle des Nibelungen (1924), seront les points d'orgue de la programmation d'Orsay. Inspiré des feuilletons de Feuillade, des serials de Joe May, les Araignées, film d'aventure à grand spectacle, tisse la toile et le cadre du futur cinéma de Lang. A une époque expressionniste, il choisit la ligne claire et l'efficacité. Les Trois Lumières, dans le souffle des contes populaires, remporte un succès international. Mettant en scène une femme implorant la mort de lui rendre son mari, ce film raconte pas moins de quatre histoires. «La joie de créer et de conter, estime Lourcelles dans son dictionnaire, l'a ici emporté sur le pessimisme foncier du conteur.»

Il ne faut pas manquer une autre fresque, immense saga épique : celle des Nibelungen. Comparable dans l'ambition à Intolérance de Griffith, adapté du Siegfried de Wagner, le film plonge dans l'univers des chansons de geste du Moyen Age et ses légendes ­ sa magie, son dragon, ses nains malicieux et ses orques. Outre un sens extraordinaire du spectaculaire, qui renvoie le Seigneur des Anneaux aux oubliettes, Lang regarde déjà l'homme comme un animal dominé par son destin et ses passions.

Après la relative incompréhension de Metropolis en 1927, il tournera enco