Last Life in the Universe est le quatrième long métrage du cinéaste thaïlandais Pen-ek Ratanaruang déjà repéré pour ses précédents opus Fun Bar Karaoke, Ruan Talok 69 et Monrak Transistor. Reconnaissant avoir jusqu'ici pratiqué un cinéma de comédies de moeurs bavardes, Pen-ek a voulu se renouveler en faisant notamment appel, pour le scénario, à un jeune écrivain, Pradba Yoon, renommé dans son pays, notamment auprès du public jeune quoique pas encore traduit en français.
Doyle à l'image. L'idée était, manifestement, d'abandonner le récit au profit d'une forme plus lâche et méditative, un film en apesanteur traitant de la solitude : légère dépression au-dessus du jardin, courant d'air frais sous un crâne, état d'âme vague, toute chose aimable et, il est vrai, largement exploité depuis plus de dix ans par le nouveau cinéma asiatique. Last Life... n'apporte rien de vraiment neuf, toutefois il n'en garde pas moins une saveur séduisante, telle une boisson gazeuse déjà éventée mais encore rafraîchissante. Il faut dire que l'apport à l'image du chef opérateur, Christopher Doyle, le gourou ès lumières filtrées de Wong Kar-wai, donne une tournure résolument luxuriante au film, qui déploie à chaque plan des moires bleu électrique ou émeraude, rouges et noires, du plus bel effet. Le coeur du film se déroule dans une vaste villa avec piscine laissée à l'abandon, villégiature décrépite dont Doyle s'est emparée pour la transformer en songe photographique à la fois poseur et inspiré.
L'hist