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Libération

«Les Disparues» et «le Maître du jeu»

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par BAYON
publié le 17 mars 2004 à 23h47

Les Disparues passent mieux que le récent Open Range de Kevin Costner. Le cadre, pour commencer, de confins neigeux vers Santa Fe, a un certain cachet.

Géographiquement, c'est un panorama blanc pelé décoratif ; puis, loin du ranch à la clef, la neige fondra en désert de terre et de rocs, avec vestiges de pueblo inca.

Humainement, il est question d'un nid de colons végétant là à marmotter des sottises bibliques contre le voisinage peau-rouge hostile ­ on le serait à moins.

Un raid d'Apaches spoliés contre cette famille de visages roses, et, entre les deux, un pionnier biface gagné aux moeurs indigènes : tel est le paysage humain dégénéré du drame.

Ombrageux, pierreux, chapeau melon sur alopécie filasse, Tommy Lee Jones, scout typique initié au mystère de l'ouest, fait l'affiche, avec Cate Blanchett. Son rayon étant le second, c'est une «gueule» qui ennuie en insistant, burinée d'inexpressivité ­ n'est pas Morgan Freeman qui veut. Ainsi Tommy sciait-il, en 1994, l'ambitieux Cobb livré à son seul charisme.

Plombé plutôt qu'aidé par les comparses, dont un Val Kilmer et la «disparue» inaperçus, outre un chamane à l'abjection sans goût, l'évanescent Missing, manquant de corps, d'allure, de sens, tout en débordant de féminisme, rejoint Open Range au rayon révisionnistiquement correct.

Un coup d'oeil technicolor au festival Action saisonnier recadre d'ailleurs le propos : Comanche Station et la Chevauchée de la vengeance effacent les Disparues. On attendra pour savoir si le western renaît