Tokyo de notre correspondant
Ode à la nature, film intimiste sur les êtres que l'on aime et qui s'évaporent, récit sur le temps qui s'écoule paisiblement à Nara, ville traditionnelle du Japon, Shara a valu à Naomi Kawase, une nouvelle fois caméra d'or à Cannes en 1997 pour Suzaku , les honneurs de la Croisette l'an passé. C'est une cinéaste multiforme, ayant déjà à son actif plus de vingt films, courts, moyens et longs, notamment des séries de documentaires travaillés comme les journaux intimes de sa propre enfance, à la recherche d'un père qui l'a abandonnée peu après sa naissance. Aujourd'hui, 35 ans, enceinte de huit mois, Naomi Kawase revient sur le tournage et la fabrication de son deuxième long métrage de fiction.
La famille. «Avec ce film, je voulais décrire ce qui me semble le plus important dans la vie de chaque être humain, et le faire dans ma ville natale, Nara, cité historique du vieux Japon. J'ai concentré mon regard sur la vie de ces gens qui accordent une attention très particulière à leurs proches : ceux, notamment parmi les jeunes, qui s'occupent entièrement de leur famille et se dévouent totalement à leurs parents. Dans Shara, le personnage principal a 17 ans, et il symbolise la nouvelle génération qui va supporter de plus en plus tout cet amour porté aux parents. La famille reste l'élément central de l'identité japonaise, celui qui m'a manqué durant ma propre enfance.
Jouer dans son film. «A la veille du premier jour de tournage, une actrice très important