Toulouse envoyé spécial
Les 16es rencontres Cinémas d'Amérique latine de Toulouse, qui se sont terminées dimanche, ont tenu leur rôle d'éclaireur. A l'affût de ce qui se passe dans le cinéma au sud de la ligne San Francisco-Miami, elles ont reflété les évolutions de cet univers en expansion. Première constatation, l'Argentine n'est plus seule à produire des films dignes d'intérêt. Cette année, le Pérou a régalé les festivaliers toulousains avec un Taxi Driver de Lima, signé Josué Mendez, intitulé Dias de Santiago.
Ruse naïve. Le Santiago du titre est un jeune homme, un militaire récemment démobilisé, fier d'avoir combattu les narcotrafiquants et les terroristes. Il revient à Lima et découvre que vivre dans la capitale est plus dur que de jouer du fusil dans la montagne. Pour son premier long métrage, Mendez a non seulement su rendre la dureté de la vie quotidienne des perdants, mais aussi suivre les intrigues sexuelles comme les explosions de violence de son héros. Malheureusement, alternant scènes en noir et blanc et en couleur, afin de montrer, dit-il, «la confusion des sentiments» de son héros, il a succombé à une ruse naïve, un maniérisme qui perd parfois le spectateur.
Le Brésil revient lui aussi très fort au cinéma. Avant tout par le documentaire. Les amoureux de la ciné-réalité retiennent Omnibus 174 de José Padilha et Felipe Lacerda, l'odyssée tragique d'un pirate urbain et du bus qu'il détourne à Rio de Janeiro. La qualité de ce film tient en son point de vue savamment