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Libération
Critique

Fait divers et faux-semblants

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Saisissant documentaire sur une affaire de pédophilie qui a électrisé l'Amérique à la fin des années 80.
publié le 7 avril 2004 à 0h09

Véritable phénomène de société aux Etats-Unis, relancé après sortie en salles par la récente parution d'un DVD contenant plus de deux heures de bonus, Capturing the Friedmans, grand prix du jury à Sundance en 2003, nominé aux oscars, est un documentaire en effet absolument sidérant qui précipite le spectateur dans le maelström d'une sombre histoire de moeurs ayant défrayé la chronique à la fin des années 80.

Cours privés. La veille de Thanksgiving en 1987, la famille Friedman s'apprête à dîner quand brusquement la porte de leur pavillon à Great Neck, quartier bourgeois de Long Island, est défoncée par les flics qui embarquent le père, Arnold, et son plus jeune fils, Jesse. Chefs d'inculpation : agressions sexuelles sur mineurs. Arnold Friedman, prof de sciences réputé, donnait chez lui des cours privés d'informatique. Ce serait pendant ces heures passées en compagnie de plusieurs gamins du quartier que ce petit homme d'apparence inoffensive, aidé par son fils, aurait abusé d'eux au cours de véritables partouzes où les enfants étaient mis nus et sommés de se sodomiser mutuellement après avoir joué à saute-mouton. La police décrit Friedman comme un pédophile cruel, terrorisant les gamins, les menaçant de mort s'ils le dénonçaient. Elle a découvert le «monstre» en interceptant par hasard un colis en provenance d'Amsterdam contenant des revues pornos mettant en scène des enfants.

Au cours de la perquisition chez les Friedman, des dizaines de revues similaires auraient été retrouvé